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Jean-Philippe partage chaque semaine des textes traitant de la non-dualité sur notre page Facebook :
SOIS CE QUE TU ES
Connaître le Soi, c’est être le Soi et « être » veut dire existence, sa propre existence. On ne nie pas non plus sa propre existence qu’on ne nie celle de ses propres yeux, bien qu’on ne puisse pas les voir. Le problème se trouve dans votre désir de faire du Soi un objet, de la même manière que vous faites de vos yeux des objets lorsque vous placez un miroir devant eux. Vous avez tellement été habitué à tout considérer comme des objets que vous avez perdu la connaissance de vous-même, tout simplement parce qu’on ne peut pas faire du Soi un objet. Qui peut connaître le Soi ? Le corps, qui est insensible, peut-il Le connaître ? Vous parlez de votre « je » et vous y pensez constamment et pourtant, si l’on vous pose la question, vous en niez toute connaissance. Vous êtes le Soi et cependant vous demandez comment connaître le Soi. Où est donc la lila de Dieu ? Et où est sa cruauté ? C’est parce que les gens nient le Soi que les shastra (traités) parlent de maya, lila, etc.
Shri Ramana Maharishi
Extrait de « Sois ce que tu es »
Editions Almora
L’APPEL DE L’ÊTRE
Shankara a dit que le monde phénoménal est irréel, et on l’a qualifié d’athée. Le contexte dans lequel il employait le mot « irréel » fait l’objet d’une grande incompréhension. En qualifiant le monde phénoménal d’irréel, il entendait que ce monde est comme une ombre, qui ne peut exister en l’absence d’un objet pour la projeter. Son existence dépend de quelque chose d’autre. C’est en ce sens que le monde phénoménal est irréel, car c’est une réflexion du nouménal.
En d’autres termes, la Subjectivité, ou Noumène, transcende la manifestation phénoménale. Le Sujet Absolu et l’objet identifié ne sont pas deux. Cette identité entre le non-manifesté et le manifesté est l’un des premiers aspects de base de la compréhension. Il ne s’agit pas d’une identification au monde. Si vous parlez d’identification au monde, il y a toujours deux. La chose à comprendre, donc, est la suivante : tout ce qui existe est la Conscience qui se manifeste ; et dans cette manifestation totale se trouvent des objets qui diffèrent énormément, chacun possédant son individualité propre. J’ai entendu dire que non seulement les empreintes digitales diffèrent pour chaque être humain, mais que chaque voix peut être identifiée par des machines très sensibles ; même les battements de cœur diffèrent d’une personne à l’autre. Et pourtant, dans toute cette diversité, il y a toujours cette Unité. Cette Unité qui fonctionne en tant que Totalité, en tant qu’élément subjectif, est commune à toutes les créatures douées de perception. Cette compréhension fait disparaitre la séparation. La diversité du divers est vue, mais seulement là où elle se trouve : en surface.
De Ramesh S. Balsekar
ÊTRE RIEN C’EST
ÊTRE TOUT
« En raison de l’ignorance, les gens s’identifient à leur corps. Cette identité prendra fin au moment de l’incinération ou de l’enterrement. Ce que vous êtes en réalité, tel que je vous l’indique, ne sera pas détruit. Il se sépare du corps du défunt. Ce qui quitte le corps, c’est la forme de Dieu. La connaissance croit à la mort en raison de l’ignorance. Si la mort était une réalité, même dans un seul cas, tous les êtres vivants seraient morts. Un corps est vivant grâce à la conscience. A cause de la séparation avec la conscience, on pourrait dire que le corps est mort. Comme vous êtes la conscience et pas le corps, vous n’avez pas de mort. »
« Il n’y a pas de Dieu différent du dévot, et aucun fidèle différent de Dieu. Ce dévot est la conscience, ou le Dieu ancien. Vous n’êtes pas conscient de cela en raison de votre identité du corps et de la certitude de la mort. L’univers entier est composé de cette conscience unique, en raison de quoi vous savez que vous existez. Être régulièrement en méditation et pendant de longues durées, c’est la marque d’un véritable enfant du Guru. À tout moment , en cas de difficulté, chantez : « Guru, Guru ». Celui qui est sans peur en toute situation n’a pas de mort du tout. »
NISARGADATTA MAHARAJ
UNE HOMME SIMPLE
Un astrologue avait prédit au père d’Annamalai Swami que son fils serait vraisemblablement un sannyasin (un renonçant errant). Pour empêcher cette vocation, son père essaya de l’empêcher d’apprendre à lire et à écrire, considérant qu’il ne pourrait pas ainsi s’intéresser aux écritures sacrées. Annamalai s’initia à la lecture par lui-même, en déchiffrant deux livres de spiritualité qui l’avait attiré.
Au cours de l’année 1928, à l’âge de 21 ans, il rencontra son maître, Ramana Maharshi. Pendant dix années, il le servit avec une profonde dévotion. A la suite d’une expérience de sa vraie nature, il décida de s’éloigner de lui, pour se consacrer à l’intégration de la Réalité.
Pendant plusieurs décennies, il poursuivit une méditation intense, pour finir par atteindre la réalisation du Soi.
C’était un homme très simple et son exemple illustre qu’aucune qualification particulière n’est requise pour atteindre ce que chacun est déjà, mais la foi et la ferveur sont de précieuses alliées.
Dans son enseignement il citait souvent son maître, comme dans l’exemple ci-dessous (tiré de son livre « La Corde et le Serpent »).
Voici ce que m’a enseigné Bhagavan : « Si vous voulez comprendre le Soi aucune sadhana traditionnelle n’est requise. Vous êtes éternellement le Soi. Soyez présent au Soi en travaillant. Soyez convaincu d’être le Soi et non le corps ou le mental, et fuyez toujours la pensée : « Je ne suis pas le Soi ». »
Évitez les pensées qui vous limitent et vous font croire que vous n’êtes pas le Soi.
Un jour, j’ai imploré Bhagavan : « Vous avez atteint les hauteurs de la vie spirituelle, vous êtes au sommet de la colline tandis que moi, je suis encore au pied. Je vous en prie, aidez-moi à atteindre le sommet. »
Il m’a rétorqué : « Si vous renoncez à la pensée « je suis en bas de la colline », cela suffit. Si vous y parvenez, il n’y aura aucune différence entre nous. Il n’y a que vos pensées pour vous persuader que je suis au sommet et vous, en bas. Si vous pouvez abandonner cette différence, tout ira bien. »
Annamalai Swami
DEMEURE EN TANT QUE
« CELA » MÊME
La Ribhu Gîtâ est un texte mystique indien. Ramana Maharshi a contribué à le faire connaître en Occident en le citant souvent comme référence. Il avait été surpris de découvrir dans ce chant la description exacte de sa Réalisation.
RIBHU :
2. Cela qui est la Réalité suprême [Brahman], le Soi de tout, de la nature de l’existence-conscience-félicité, le Soi de toute chose, le Soi suprême – demeure constamment en tant que Cela même.
3. « Tout ceci » est de la nature du Soi, qui ne connaît ni commencement ni fin et que rien ne surpasse. Cela qui n’est pas plus l’action que l’inaction – demeure constamment en tant que Cela même.
4. Cela où ne se trouve aucune peur liée à la dualité ; Cela où s’éveille la non-dualité, où ne règne pas plus la quiétude que l’inquiétude – demeure constamment en tant que Cela même.
5. Cela où il n’est rien qui participe de la volition [sankalpa], où la méprise est absente et où, semblablement, la pensée est inexistante – demeure constamment en tant que Cela même.
6. Cela où ne se trouve rien en la Réalité, où toute conviction [bhava] est illusion, et où rien du monde n’existe – demeure constamment en tant que Cela même.
7. Cela qui ignore l’existence ou la non-existence, ainsi que les illusions dues aux méprises mentales, et où le mot même de « méprise » est inconnu – demeure constamment en tant que Cela même.
8. Cela où n’est aucun plaisir, où n’est aucune idée que je suis le corps, et où il a été renoncé à tout sankalpa – demeure constamment en tant que Cela même.
12. Cela qui n’abrite aucun sage ni aucune sagesse, aucune chose d’un côté et son contraire de l’autre, et aucun défaut ou non-défaut – demeure constamment en tant que Cela même.
Ce texte, et de nombreux autres, sont magnifiquement lus sur la chaine YouTube « le Vieux Sage ».
ÉPITRE SUR
L’UNICITÉ ABSOLUE
Gloire à Allah, avant l’Unité duquel il n’y a pas d’antérieur, si ce n’est Lui qui est ce Premier ; après la Singularité duquel il n’y a aucun après, si ce n’est Lui qui est ce Suivant. À propos de Lui, il n’y a ni avant, ni après, ni haut, ni bas, ni près, ni loin, ni comment, ni quoi, ni où, ni état, ni succession d’instants, ni temps, ni espace, ni être : « Il est tel qu’Il était ». — « Il est l’Unique, le Dompteur » sans les conditions ordinaires de l’Unité. Il est le Singulier sans singularité. Il n’est pas composé de nom et de nommé, car le nom est Lui et le nommé est encore Lui. Il n’y a pas de nom sauf Lui. Il n’y a pas de nommé en dehors de Lui. C’est pourquoi il est dit qu’Il est le nom et le nommé. Il est le Premier sans antériorité. Il est le Dernier sans les conditions ordinaires de la finalité, c’est-à-dire sans finalité absolue. Il est l’Évident sans extériorité. Il est l’Occulte sans intériorité…
Il ne se trouve pas dans quelque chose et aucune chose ne se trouve dans Lui par une entrée ou une sortie quelconque. Il faut le connaître de cette façon, non par la science, l’intelligence, l’imagination, la sagacité, les sens, la vision extérieure, la vision intérieure, la compréhension ou le raisonnement. Personne ne peut Le voir, sauf Lui-même. Personne ne Le saisit, sauf Lui-même. Personne ne Le connaît, sauf Lui-même. Il Se voit par Lui-même. Il Se connaît par Lui-même. Autre-que-Lui ne peut Le voir. Autre-que-Lui ne peut Le saisir. Son impénétrable voile est Sa propre Unicité. Autre-que-Lui ne Le dissimule pas. Son voile est Son existence même. Il est voilé par son Unicité d’une façon inexplicable. Autre-que-Lui ne Le voit pas : aucun prophète envoyé, aucun saint parfait ou ange approché. Son prophète est Lui-même. Son messager (apôtre) est Lui. Sa missive (apostolat) est Lui. Sa Parole est Lui. Il a mandé Son ipséité par Lui-même de Lui-même vers Lui-même, sans aucun intermédiaire ou causalité extérieure que Lui-même. Il n’y a aucune disparité de temps, d’espace ou de nature entre Celui qui envoie, entre le Message, et le Destinataire de cette missive. Son existence est celle des Lettres de la prophétie, pas d’autre. Autre-que-Lui n’a pas d’existence ou de nominalité, et ne peut donc s’anéantir, n’ayant jamais existé. C’est pourquoi le Prophète a dit : « Celui qui connaît son âme, c’est-à-dire soi-même, connaît son Seigneur. » Il dit encore : « J’ai connu mon Seigneur par mon Seigneur ». Le Prophète d’Allah a voulu faire comprendre par ces mots que tu n’es pas toi, mais Lui ; Lui et non toi ; qu’Il ne sort pas de toi et tu ne sors pas de Lui. Je ne veux pas dire que tu es ou que tu possèdes telle ou telle qualité. Je veux dire que tu n’existes absolument pas, et que tu n’existeras jamais ni par toi-même ni par Lui, dans Lui ou avec Lui. Tu ne peux cesser d’être, car tu n’es pas. Tu es Lui et Lui est toi, sans aucune dépendance ou causalité. Si tu reconnais à ton existence cette qualité, c’est-à-dire le néant, alors tu connais Allah, autrement non.
Awhad al-din Balyani
Traduction de 1911 par Abdul-Hâdi
Quand il n’y a plus d’histoires
Quand il n’y a plus d’histoires, il n’est ni réussite ni échec.
Quand il n’y a plus d’histoires, il n’est ni passé ni futur.
Quand il n’y a plus d’histoires, toutes les situations sont équivalentes.
Quand il n’y a plus d’histoires, tous les possibles sont ouverts.
Quand il n’y a plus d’histoires, personne ne donne, personne ne reçoit.
Quand il n’y a plus d’histoires, c’est la fin de l’ego.
Quand il n’y a pas d’histoires, il n’existe que l’intensité de l’instant.
Quand il n’y a pas d’histoires, le mental est aligné.
Quand il n’y a pas d’histoires, la vie s’écoule spontanément.
Quand il n’y a pas d’histoires, la Réalité s’impose.
Le témoignage de la beauté
Au procès de la souffrance
la beauté est venue à comparaître,
en tant que le témoin de la Grâce.
Elle a dit.
J’étais là déjà au premier temps de l’univers,
dans la vibration originelle.
En fait, nous ne nous sommes jamais quittées.
Qui me voit, revient à l’origine,
à la source de toutes choses.
J’habite le cœur de la forme
et l’essence du mouvement.
La souffrance ne peut me nier.
Quoi qu’elle fasse, je me trouve toujours derrière elle.
Au tréfonds de l’oubli,
dans la brisure de la solitude,
je demeure encore
et peut être reconnue.
Un regard neuf
Peux-tu regarder sans préjugé, sans mémoire, sans croyance, un être qui t’est apparemment étranger : un crapaud, une araignée, une fougère ? Observe-le avec un regard totalement innocent et laisse-toi imprégner de la similitude profonde au cœur de chaque forme.
Toutes les expressions de la vie te sont accessibles. Tu es la Conscience et Elle n’est pas plus humaine qu’animale ou végétale. Elle sous-tend toute manifestation. Elle s’exprime à travers tout ce qui rampe, vole, nage, marche ou pousse.
Dans un moment d’abandon, tu peux sentir l’unité avec n’importe quel être, percevoir l’idiosyncrasie d’une plante ou d’un animal. Alors pourquoi s’attacher aux détails : le genre, l’âge, la race ou la culture d’un être humain ? C’est si peu au regard de son essence.
Peux-tu regarder sans préjugé ton entourage à cet instant ? Qu’est-ce qui se révèle depuis cette vue neuve ?
Éveil à la Liberté
Par le frémissement des jours
Par la lucidité des nuits
Au-delà de tous les temps
Je vis mon essence
Par chaque instant révélé
Par le silence sous les sons
Au-delà des regards égarés
Je vis mon essence
Par la connaissance et l’oubli
Par l’abandon des traces anciennes
Au-delà des noms appris
Je vis mon essence
Par les leçons de la douleur
Par le détachement des sens
Au-delà de l’ancrage au corps
Je vis mon essence
Par le sentier du cœur
Par l’arrêt de la recherche
Au-delà des jeux du monde
Je vis mon essence
Et par le pouvoir d’un non
Je dissipe l’illusion
Je ne suis jamais né
Je reconnais mon essence
Liberté
L’oiseau, la cage et le ciel
L’oiseau tourne en rond dans sa cage depuis si longtemps qu’il en a oublié l’origine.
De tour en tour, il reproduit sans fin le cercle de sa servitude.
Et les graines de désir, qui forment sa pitance, ne l’apaisent jamais.
A travers les barreaux, le vaste espace l’appelle.
Mais il ne sait comment les franchir.
Pourtant, à un endroit les barreaux sont ouverts.
L’a-t-il vu ? Il n’en est pas sûr. Il doute et n’ose-y croire.
Il poursuit sa course dans sa prison.
Pourtant, les barreaux sont illusoires.
Le ressent-il ? Bien sûr, il en a l’intuition, mais il ne lui donne pas sa confiance.
Il reprend son errance, enfermé dans sa peur.
Pourtant, l’oiseau lui-même, est imaginaire.
Le sait-il ? Évidemment, son cœur se reconnaît dans l’espace.
De toujours, l’oiseau, la cage et le ciel, n’ont formé qu’Un seul…
Le grand jeu
La Conscience s’incarne dans une forme. Peu à peu, elle s’y identifie. A partir de là, elle apprécie certaines formes et en rejette d’autres.
Vois-tu la profonde harmonie de ce grand jeu ?
La vie s’y déroule ainsi qu’elle est en sa parfaite synchronisation.
Ta nature est le silence. Aucun bruit ne l’a jamais entaché.
Ton essence est le vide. Nulle forme ne pourra la limiter.
Mais tu t’es pris à ce jeu comme toute la création.
Pourtant tu te tiens intemporellement au-delà des préférences, des antipathies et des indifférences.
Tu es ce rien contenant le tout.
Pourrais-tu me montrer un autre que Toi-même ?
Reconnais-toi derrière chaque masque.
Trouve le lieu sans localisation.
Bois à la source de Soi-même.
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